Pendant plus de quarante ans, ce coach aussi complet qu’attachant a franchi tous les jours la porte du stade Paul Rébeilleau à Poitiers. Une ville et, au-delà, des territoires - ceux des départements de la Vienne, de l’Interrégion Centre-Ouest et de la région Poitou-Charentes - avec lesquels il entretenait un lien viscéral, malgré une parenthèse de deux ans au CREPS de Houlgate (Normandie) dans le cadre de sa formation.
Conseiller de secteur, puis conseiller technique départemental, interrégional et sportif, de la fin des années 70 jusqu’à sa retraite professionnelle en 2016, il décline même en 1979 l’offre du DTN de l’époque, Serge Bord, qui lui propose de prendre les commandes nationales de la longueur féminine, afin de poursuivre son engagement à Poitiers. Une ville où il va être l’artisan de la création d’un pôle France dédié au sprint, qui va acquérir au fil des années une belle renommée. Après avoir accompagné dans sa progression la sauteuse en longueur Géraldine Bonnin (6,48 m en 1985), il va coacher de nombreux sprinters de talent. Parmi lesquels Laurent Nevo, ainsi que les Ivoiriens Franck Woata et Ibrahim Meïté, auteurs notamment d’un retentissant triplé sur 60 m sous les couleurs de l’ASPTT Poitiers lors des championnats de France indoor à Bordeaux en 1994.
Le Togolais Ménélik Lawson, le Franco-Ivoirien Ahmed Douhou, qui deviendra un membre du relais 4x400 m tricolore après sa naturalisation, sont aussi quelques-uns des athlètes de renom ayant bénéficié de son œil expert. Eclectique et intéressé par l’athlétisme dans toute sa diversité, Gérard Lacroix fut aussi le coach de Nicole Ramalalanirina, née à Madagascar et sélectionnée à 18 reprises en équipe de France A, avec en point d’orgue une sixième place sur 100 m haies lors des Jeux olympiques d’Atlanta et un record en 12’’76.
Le spécialiste des 400 m et 800 m Bruno Konczylo, 46’’33 et 1’45’’02 sur ses deux distances, et demi-finaliste sur le double tour de piste aux Mondiaux de Göteborg en 1995 et aux Jeux d’Atlanta en 1996, fut aussi un de ses protégés, tout comme plus récemment le sprinter Ben Bassaw (10’’31 sur 100 m et 20’’40 sur 200 m) et Aymeric Lusine (1’46’’08 sur 800 m). La marque de l’éclectisme de Gérard Lacroix.